Carole, gérante d’une société de traduction



Depuis 2004, Carole est à la tête de la première société française de traduction spécialisée dans les domaines du sport et des loisirs : ASEL Translation. Elle nous explique son métier, à la fois traductrice et gérante de société.

« La traduction, ce n’est pas seulement maîtriser une langue étrangère. C’est aussi maîtriser des domaines et la technique de la traduction. »


Traductrice, une vocation ou une découverte par hasard

J’ai toujours été passionnée par l’anglais. Avant de connaître le métier de traducteur, je voulais être professeur d’anglais, c’est en regardant un reportage à la télévision, vers l’âge de 14 ans, que j’ai découvert le métier d’interprète et de traducteur, et je me suis dit « je veux faire ça plus tard et rien d’autre ».

Ton parcours

J’ai suivi le parcours classique. Après l’obtention d’un Bac Littéraire, je suis partie un an en Australie pour perfectionner mon anglais. Ensuite, j’ai suivi un DEUG d’anglais (niveau Bac +2). Pour finir, j’ai intégré l’ISIT, l’Institut Supérieur d’Interprétation et de Traduction, pendant quatre ans.

 JPEG - 149.5 ko

En quoi consiste le métier de traducteur ?

Le traducteur ne va travailler qu’à l’écrit contrairement à l’interprète, qui lui travaille à l’oral. Un traducteur travaille uniquement vers sa langue maternelle. Le but final est que le lecteur ou le destinataire ne se rende pas compte que le texte a été traduit.

Généralement, un traducteur va avoir deux ou trois domaines de spécialisation. Mes domaines de prédilection sont le sport, l’art et le tourisme.
Un traducteur ne peut pas tout traduire, c’est impossible ou alors ce ne serait pas rentable, car il perdrait beaucoup de temps à faire des recherches. Même dans le domaine du sport, on maîtrise en général deux ou trois spécialités.

En fonction de la discipline, on ne va pas adopter le même style ni les mêmes terminologies. Le vocabulaire est forcément différent.
Il faut maîtriser son sujet, savoir de qui on parle, car les textes doivent être livrés en 12 ou 24 heures. On n’a pas le temps de faire des recherches pendant 3 heures.

Pourquoi avoir créé ton entreprise ?

Je voulais vraiment traduire dans le sport et c’est un domaine où il y a très peu de traducteurs salariés. La difficulté est que la demande n’est jamais la même, il peut y avoir des mois très creux. Les entreprises préfèrent donc externaliser ce service.
Il y a un côté challenge à créer son entreprise en sortant de l’école et finalement, le résultat n’est pas mal, et en plus je fais ce que j’aime.

En quoi consiste ton travail ? Gérante d’entreprise ou traductrice ?

Officiellement, je suis gérante d’une société, mais je me considère davantage comme une traductrice.
Je traduis entre cinq et six heures par jour en moyenne. Le reste de mon temps, je suis chef de projet, je fais le lien entre les clients et les traducteurs, et ensuite entre le traducteur et le relecteur. Je suis également ma propre comptable, j’établis les devis, factures, je prospecte les clients ... J’ai un expert comptable qui s’occupe du bilan annuel, mais je gère ma société toute seule.

Parallèlement, avec un ami qui gère une entreprise sur le business dans l’hôtellerie, je co-organise le salon H-BS (Hotel Business Solution). L’objectif de ce salon est de mettre en relation l’ensemble des partenaires et acteurs du secteur du tourisme, et plus particulièrement le monde hôtelier. C’est une autre branche qui m’intéresse, moins basée sur la traduction, plus sur l’organisation événementielle et la communication. Pour moi, c’est un nouveau challenge, un nouveau défi !

 JPEG - 198.5 ko

Quelles sont les qualités pour réussir dans ce métier ?

Avant la maitrise de la langue étrangère, il faut maitriser parfaitement sa langue maternelle.
Ensuite, il faut être curieux notamment dans le domaine dans lequel on traduit. Il ne faut pas se reposer sur ses lauriers, il faut continuer à lire, à se renseigner sur les nouveautés, il faut être à la page voire anticiper.
Enfin, je pense qu’il faut être minutieux, c’est un travail d’orfèvre. Et même si une traduction parfaite n’existe pas, il faut être très précis : on n’a pas le droit à l‘erreur. Dans le sport, il y a moins de risques, mais par exemple en médecine, si on se trompe de ponctuation dans un dosage, cela peut avoir des conséquences désastreuses.

Un conseil à donner ?

Privilégier sa langue maternelle, c’est essentiel.
Même si ce n’est pas obligatoire, je conseille de faire une école de traduction, car on apprend une technique qui n’est pas évidente à acquérir par soi-même et travailler dans des domaines que l’on maîtrise et que l’on apprécie énormément.


ASEL Translation
Le salon H-BS


Mot(s)-clé(s) :

Articles sur les mêmes thématiques

Cet article vous a-t-il été utile ?