Les métiers de la formation continuent leur mutation



Pour faciliter la compréhension du secteur de la formation pour adultes, le "Guide des métiers de la formation" présente les métiers à travers trois grands types d’activités : l’animation de la formation et la conception pédagogique ; la gestion et la promotion de la formation ; l’accompagnement en orientation et formation.

Nous avons fait le choix de présenter deux métiers qui se développent actuellement et qui ont de bonnes perspectives de progression : celui de formateur et celui de commercial en formation.
Vous trouverez les informations sur l’emploi et les formations correspondantes ainsi qu’une sitographie qui vous permettra d’approfondir le sujet.


La formation pour adultes est délivrée dans trois grands secteurs :

  • le secteur public et parapublic : Gréta, AFPA, universités… ;
  • le secteur consulaire : chambres de métiers, chambres d’agriculture… ;
  • le secteur privé : lucratif, associatif et indépendants.

Au sens du Code du travail, les prestations de la formation professionnelle continue regroupent :

  • les bilans de compétences ;
  • les actions de VAE ;
  • et/ou essentiellement les actions de formation.

Le profil des organismes de formation est le plus souvent lié à leurs activités :

  • organismes « ultra » spécialisés avec un champ d’intervention unique — langues, bureautique, juridique — ou sur un secteur - BTP, informatique, santé... ;
  • organismes avec une offre axée sur plusieurs spécialités (de deux à cinq) liées à des compétences transversales, telles que la gestion des ressources humaines/management/communication, comptabilité/juridique…) et/ou des spécialités liées à un secteur ;
  • organismes de taille plus importante avec une offre polyvalente associant spécialités transverses et spécialités liées à un secteur.

Depuis la réforme de 2014 et la mise en place du compte personnel de formation (CPF), les organismes de formation rendent leurs formations certifiantes de manière à ce qu’elles soient éligibles au CPF.
Les certifications concernent les formations sanctionnées par le passage d’une certification (diplôme, titre, certification de qualification professionnelle). Les certifications regroupent l’ensemble des diplômes généraux de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur et l’ensemble des certifications enregistrées au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP).

Les métiers de la formation continue se diversifient. Aux métiers de l’animation et de la conception pédagogique qui sont les plus connus s’adjoignent les métiers de la gestion de la formation. Se développent aussi les métiers liés à la promotion de la formation, comme celui de commercial en formation. Mais aussi celui de responsable qualité en formation. Enfin les métiers de l’accompagnement en orientation, comme ceux de conseiller en insertion professionnelle et de conseiller en bilan de compétences, tiennent une place importante dans l’environnement de la formation. Tout comme ceux de coach en évolution professionnelle, de conseiller et d’accompagnateur VAE.

Le métier de formateur

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Les activités de formateur
Le formateur intervient dans le domaine de la conception pédagogique et de l’animation de formation. Plus en détails, cela signifie que ses activités peuvent aussi regrouper l’analyse des besoins de formation, l’évaluation et le suivi des stagiaires.

Différentes appellations sont utilisées : formateur, consultant en formation, responsable pédagogique, concepteur pédagogique.

En fonction de la taille et de l’organisation de l’organisme de formation, d’autres activités peuvent aussi être attribuées aux formateurs : gestion administrative et financière, commercialisation et marketing de l’offre.

Formation, emploi, rémunération des formateurs
Dans la plupart des cas, les formateurs possèdent une formation initiale technique et sont des professionnels de bon niveau dans leur domaine d’expertise. Ce métier offre donc des possibilités de reconversion ou d’évolution en cours de carrière à des personnes qui ont déjà une expérience professionnelle.

Le plus souvent, l’accès à l’emploi se réalise essentiellement sous forme de cooptation et par le réseau de relations professionnelles et personnelles. Cela s’explique par la forme contractuelle qui lie souvent le formateur à l’organisme de formation : la vacation.
Le vacataire/la vacation est le temps attribué ou pris par une personne ayant des compétences particulières pour effectuer un travail donné. En droit social, il s’agit de l’une des rares possibilités de rémunérer le travail d’une personne physique en dehors d’un contrat de travail.

Tout comme le formateur indépendant, le formateur vacataire exerce son activité dans plusieurs organismes, écoles ou entreprises.

La rémunération dépend du secteur dans lequel le formateur est employé. Il peut se définir en relation avec un barème spécifique – c’est le cas des Gréta – ou du niveau de qualification et d’expérience.
Pour les salariés en organisme de formation privé, la convention collective de la branche délivre les salaires minima.

Pour être formateur, aucune certification n’est officiellement requise. Cependant, 60 % d’entre eux détiennent un niveau bac +3 : licence professionnelle « Métiers de la formation de base et de l’insertion des adultes ».
Dans la pratique, le niveau de formation des formateurs va jusqu’au bac +5 : master professionnel mention « Sciences de l’éducation, spécialité éducation et formation » ou « Développement des compétences en formation d’adultes ».
D’autres formations de formateurs sont validées par un certificat de qualification professionnelle (CQP) ou un titre professionnel.
Le Répertoire national des certifications professionnelles met à jour une information sur l’ensemble des diplômes, titres et CQP. http://www.rncp.cncp.gouv.fr/

Par ailleurs, des formations courtes de deux à cinq jours professionnalisent les formateurs occasionnels sur les techniques pédagogiques et la dynamique des groupes notamment.

La création d’activité de formateur indépendant

Les personnes qui souhaitent devenir formateurs et vendre directement leurs prestations de formation — même occasionnellement — ont l’obligation de déclarer leur activité à la Direccte qui est le service régional de contrôle de la formation professionnelle.

Aucune condition juridique particulière n’est imposée pour exercer une activité de formation professionnelle continue. Cependant, les organismes de formation doivent suivre une comptabilité et une réglementation spécifiques. Ils sont aussi soumis à certaines obligations administratives dont la déclaration d’activité et le bilan pédagogique et financier (articles L6351-1 et L6352-11 du Code du travail).

Pour déclarer son activité, il faut, tout d’abord, conclure une première convention ou contrat de formation. Dans les trois mois qui suivent, le formulaire Cerfa n° 10782*04 www.declarationof.travail.gouv.fr doit être envoyé à la Direccte de la préfecture de région.

Dans ce cas, la rémunération correspond à un tarif par jour d’intervention qui est plus ou moins élevé, en fonction de votre expertise et de vos références.

Perspectives à l’horizon 2022

Du début des années 1980 à la période 2010-2012, les effectifs de formateurs ont plus que triplé, passant de 40 000 à 140 000 professionnels.

Au regard du développement de la formation continue en direction des salariés, des demandeurs d’emploi et des alternants, la création d’emploi de formateurs pourrait progresser de 30 000 postes entre 2012 et 2022. Cumulé aux départs en fin de carrière, les besoins atteindraient 67 000 postes de formateurs au total.

En moyenne, l’âge des formateurs est de 44 ans. La part des femmes y est assez forte, avec 55 % actuellement. Cette tendance devrait se renforcer pour atteindre 59 % d’ici à 2022.

Aujourd’hui, la place grandissante des technologies de l’information et de la communication (TIC) fait évoluer ces métiers, avec la maîtrise d’outils numériques qui permettent de créer des cartes mentales en live ou de capitaliser et partager des contenus web, par exemple.

D’autres tendances impactent le développement des compétences des formateurs : la demande croissante de prestations individualisées et modulables, la capacité à concevoir des supports d’autodiagnostic et d’orientation pour permettre au stagiaire de se situer et de monter un parcours de formation adapté.

Vu le degré de précision des cahiers des charges, la marge de manœuvre des formateurs va maintenant se situer essentiellement sur l’ingénierie pédagogique. Il s’agira de s’adapter de manière pertinente aux publics visés.
L’ingénierie pédagogique cherchera à articuler temps individuels et temps collectifs, séances à distance et moments en présentiel, information et formation.

Le commercial en formation

L’évolution des pratiques d’achat, avec notamment le recours aux appels d’offres, demande aux organismes d’organiser une fonction commerciale. L’objectif : valoriser l’offre de formation, conseiller les entreprises, communiquer et vendre les produits et services de formation, développer et fidéliser la clientèle.

En général, un diplôme de niveau bac +2, BTS ou DUT dans le domaine commercial et une expérience d’au moins deux ans sont requis. Parfois la connaissance du secteur est exigée, comme celle du secteur médico-social, par exemple. En outre, le commercial en formation connaît les différents dispositifs de financement, les principes de l’ingénierie pédagogique et les enjeux de la formation pour les métiers de son secteur.

La rémunération du commercial en formation varie en fonction de son expérience, de ses responsabilités et du type d’entreprise qui l’emploie.
Le commercial en formation peut évoluer vers des postes tels que celui de responsable commercial ou directeur commercial.

En fonction de l’organisme de formation, les activités peuvent plutôt s’orienter vers la commercialisation et la négociation de l’offre de formation, le suivi des entreprises ou la relation avec l’équipe de formateurs, parfois aussi l’élaboration du parcours de formation ou le suivi des stagiaires.

Centre Inffo, avril 2016

Source

« Les métiers de la formation », Centre Inffo, janvier 2016.

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