Alimentation : "On a des besoins de recrutement dans l’ensemble de nos métiers."



La CGAD en 2 mots

La Confédération générale de l’alimentation en détail (CGAD) est l’organisation interprofessionnelle représentative des métiers de l’artisanat, du commerce alimentaire de proximité et de l’hôtellerie-restauration.

La CGAD représente plus de 300 000 entreprises, générant un chiffre d’affaires de 100 milliards d’euros chaque année, et employant plus de 1,1 million d’actifs dans 18 métiers regroupés au sein de 17 Confédérations nationales : boucher-charcutier, boucher chevalin, boulanger, charcutier-traiteur, chocolatier-confiseur, crémier-fromager, détaillants en fruits et légumes, épicier, glacier, hôtelier-cafetier-restaurateur, pâtissier, pizzaïolo, poissonnier, tripier.


Isabelle Bricard, secrétaire adjointe de la Confédération générale de l’alimentation en détail (CGAD) a répondu à nos questions.

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Comment se porte le secteur de l’alimentation de détail en France ?

Isabelle Bricard : Le secteur a une croissance continue, pas exponentielle mais relativement linéaire. Nous avons bien résisté à la crise même si aujourd’hui des difficultés se font ressentir. Dans nos entreprises, les salariés ne sont pas une variable d’ajustement simple, tout le monde se serre un peu plus la ceinture, mais il n’y a pas de licenciement pour autant.

De plus, contrairement aux idées reçues, le secteur ne se fait pas capter en terme de part de marché par les grandes surface. Les chiffres montrent que la masse salariale augmente. On assiste en réalité à un phénomène de concentration des entreprises, il y a moins d’entreprises, car elles sont plus grosses et elles embauchent plus de salariés.

Quels sont les besoins en recrutement ?

IB : Globalement, il y a des besoins en recrutement dans la plupart des filières, mais cela n’est pas évident à chiffrer. Il est très difficile d’avoir des chiffres fiables, car nos professionnels passent peu par Pôle Emploi. Ils privilégient le schéma classique en affichant leurs besoins sur leur vitrine ou essaient de trouver des personnes grâce au bouche à oreille. Les chiffres de Pôle Emploi sont donc sous évalués par rapport aux réels besoins de la profession.

De plus, comme, nous sommes sur le tout le territoire, il y a des zones où cela peut être compliqué de trouver du personnel. Il y a plusieurs facteurs qui expliquent ces difficultés de recrutement : l’attractivité du secteur et les aspects pratiques (logements, déplacement ...).

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Comment attirer les jeunes dans le secteur ?

IB : Nous menons diverses opérations de communication pour valoriser le métier comme la semaine de la charcuterie, la journée de la boucherie ou la fête du pain.
L’objectif est de montrer que nous ne rechercherons pas uniquement des salariés. L’artisanat permet une ascension sociale soit, en devenant second dans une boutique quand un chef d’entreprise à plusieurs sites, soit en reprenant une entreprise par la suite. C’est le parcours classique dans les entreprises du secteur.

Depuis 2009, nous menons un gros travail avec toute la filière alimentaire afin de mutualiser notre communication et être ainsi plus efficace en matière d’attractivité. Sortira en juin un portail commun sur les métiers « Alimétier » qui présentera l’ensemble des métiers de l’alimentation.

Nous avons également organisé il y a quelques jours les « Rabelais des jeunes talents » à Paris pour mettre en lumières les nouveaux talents de la gastronomie française dans 11 métiers de bouche : boucherie, boulangerie, charcuterie, chocolaterie, épicerie/caviste/ bio, fromagerie, glacerie, pâtisserie, poissonnerie, primeur, restauration.

Quels sont les avantages du secteur ? Le faible taux de chômage ?

IB : C’est généralement ce qui est mis en avant dans les articles de presse, mais il existe d’autres avantages lorsque l’on travaille dans une très petite entreprise. L’évolution peut être rapide et atteindre des niveaux de responsabilité intéressants avec une diversité de tâche et un salaire convenable. Les branches de notre secteur ont beaucoup travaillé avec les syndicats de salariés pour revaloriser les salaires, notamment dès l’embauche. Il y a aussi une généralisation de la mutuelle pour tous les salariés dans certaines branches de la profession.

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Quels sont les métiers d’avenir ou émergents ?

IB : On a des besoins de recrutement dans l’ensemble de nos métiers.
Il y a des demandes nouvelles de la clientèle auxquelles il faut répondre, comme le développement du service. On constate un élargissement de l’offre produits ainsi que le développement de nouvelles prestations de service comme l’activité traiteur. Par exemple, aujourd’hui beaucoup de fromagers proposent, pour des particuliers ou des entreprises, des livraisons de plateaux fromages, voire la mise à disposition de personnels pour une prestation.

Aujourd’hui, les consommateurs veulent savoir comment le produit a été conçu, comment le cuisiner chez lui ... pour toutes ces raisons la partie vente se développe. Pour professionnaliser nos salariés, nous avons mis en place des CQP (Certificat de qualification professionnelle) pour permettre aux vendeurs et adjoints de boutique d’acquérir à la fois les capacités en terme de vente et en terme de connaissance du produit.


Aller plus loin

Consultez les études complètes sur les métiers de bouche :

http://www.cgad.fr/


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