Une entrée sur le marché du travail plus favorable pour les jeunes partis en séjours à l’étranger



A partir d’une étude réalisée par Erasmus + sur des jeunes sortis du système scolaire en 2010 (jusqu’à 2013), des comparaisons ont été établies entre les deux catégories de jeunes : ceux qui ont effectué une formation, un stage ou ont travaillé à l’étranger et les autres qui ne l’ont pas fait.
Plusieurs paramètres ont été analysés : entrée sur le marché de l’emploi, durabilité du premier emploi, conditions du premier emploi et statut d’apprenti.
Les résultats semblent démontrer que cette première catégorie de jeunes atteint des positions plus avantageuses.


Neuf profils de jeunes ayant effectué un séjour encadré à l’étranger

Tout d’abord, définissons ce que l’on entend par « séjour encadré à l’étranger ». Il s’agit de séjour à l’étranger durant la dernière formation suivie, dans le cadre d’un stage, d’études ou d’un emploi — et non pas uniquement pour voyager ou pour les loisirs.

Les différents séjours encadrés à l’étranger répartissent les jeunes en neuf grandes situations qui correspondent à des profils. Vous verrez ainsi si les uns ou les autres peuvent mieux correspondre à votre projet.

Le profil « Diplôme conjoint ou étranger » regroupe les jeunes ayant obtenu un diplôme conjoint ou étranger à l’issue de leur mobilité. Une part importante de ces jeunes est issue d’un bac+5 universitaire.

Le profil « Certification » regroupe les jeunes ayant acquis une certification à l’issue de leur mobilité. Une part importante de ces jeunes est issue d’une formation par apprentissage.

Le profil « Stage court » regroupe les jeunes partis à l’étranger pour effectuer des stages d’un ou deux mois. Les sortants de bac+2 et de bac +2/3 santé-social représentent une part importante des jeunes de ce profil.
Le profil « Stage de durée intermédiaire » regroupe les jeunes partis pour effectuer un stage d’une durée de trois à cinq mois. Les sortants de bac+5 et les ingénieurs représentent une part importante de ce profil.

Le profil « Stage long indemnisé » regroupe les jeunes partis pour effectuer un stage de plus de six mois indemnisé. Les sortants de bac+5, d’écoles de commerce et les ingénieurs représentent une part importante des jeunes de ce profil.

Le profil « Court séjour linguistique » regroupe les jeunes partis pour effectuer un stage de plus de 6 mois indemnisé. Les sortants de bac+5, d’écoles de commerce et les ingénieurs représentent une part importante des jeunes de ce profil.

Le profil « Echange scolaire long » regroupe les jeunes partis pour plus de 6 mois dans le cadre d’un échange scolaire ou universitaire, et ayant pour la majorité des cas bénéficié d’un financement public.

Le profil « Séjour pour travailler » regroupe les jeunes partis à l’étranger pour travailler. On trouve dans ce profil une part importante d’apprentis, de sortants des filières professionnelles et d’ingénieurs représentant une part importante des jeunes de ce profil.

Le profil « Travail pour financer le séjour » regroupe les jeunes ayant travaillé pour financer leur séjour à l’étranger. On y trouve une part importante de bac+5 universitaire et d’ingénieurs.

La mobilité à l’échelle européenne procure une plus rapide et durable insertion professionnelle

A partir des parcours d’insertion professionnelle des jeunes durant les trois premières années qui suivent leur formation initiale (2010-2013), 70 % de ceux ayant réalisé un séjour encadré à l’étranger s’insèrent dans une trajectoire d’accès durable à l’emploi – contre 57 % de l’autre catégorie de jeunes.

Ceux qui ont connu un séjour à l’étranger, dans un cadre scolaire, de travail ou d’un stage, connaissent plus souvent des trajectoires marquées par un accès durable à l’emploi, c’est-à-dire que :

  • Ils accèdent à l’emploi entre un et quatre mois après leur sortie du système éducatif ;
  • Ils ne connaissent le chômage ou l’inactivité que de manière anecdotique ;
  • Après 3 ans de vie active, environ 85 % d’entre eux sont en CDI.

En moins de trois mois, un accès au premier emploi

Ici, nous parlons du premier emploi occupé après la sortie du système éducatif, hors emploi de vacances.

Pour les jeunes qui sont partis à l’étranger durant leur dernière année de formation dans un cadre scolaire, pour travailler ou faire un stage, ce temps est inférieur à trois mois – contre plus de quatre mois pour l’autre catégorie.

Au bout de six mois, ils sont 9 jeunes sur 10 à avoir accédé au premier emploi.

Dès le premier emploi, des conditions d’accès au premier emploi plus favorables pour les jeunes ayant réalisé une mobilité à l’étranger

Plus de 40 % des jeunes ayant une expérience à l’étranger dans le cadre de leurs études, d’un stage ou d’en emploi débutent leur premier emploi en EDD , 37 % sont en EDI , 9 % sont en intérim, 8 % sont en contrat aidé et 5 % occupent un emploi non salarié.

L’analyse du statut du premier emploi montre que les jeunes ayant réalisé une mobilité à l’étranger accèdent davantage aux emplois les plus qualifiés, au statut de cadre et de profession intermédiaire.

De la même manière, le salaire net mensuel médian de ces jeunes au premier emploi est de 1480 € alors qu’il est de 1 200 € pour les autres.

Une situation après trois années de vie active plus avantageuse

Trois ans après la sortie du système éducatif des jeunes partis à l’étranger dans un cadre scolaire, pour travailler ou pour un stage, le taux d’emploi est de 81 % — contre 68 % pour les autres.

En 2013 toujours, les jeunes qui ont réalisé une mobilité encadrée représentaient 68 % des emplois à durée indéterminée.

Cependant, les profils « Séjours courts linguistiques » sont les moins protégés par leur mobilité car, souvent, ils reprennent leurs études ou poursuivent une formation dans les 3 ans qui suivent leur sortie de formation initiale.

Chez les jeunes qui sont allés étudier ou travailler à l’étranger, la part des cadres représente 49 %. Les jeunes correspondant au profil « Stage long indemnisé » sont les plus nombreux : 76 %.

Concernant les rémunérations, on constate qu’elles augmentent avec le niveau de diplôme. Le type de diplôme et la spécialité ont aussi leur importance. En 2013, en moyenne, le salaire net mensuel des jeunes partis à l’étranger de manière encadrée durant leur dernière formation s’élevait à 1 800 €. C’est 460 € de plus que les jeunes qui ne sont pas partis.

Focus sur l’apprentissage

L’apprentissage renforce la probabilité d’être en emploi trois ans après la sortie du système éducatif, celle d’exercer une profession intermédiaire ou cadre, ainsi que celle d‘avoir un salaire au-dessus du salaire médian, que l’on soit parti à l’étranger ou non.

L’apprentissage confirme donc être une voie privilégiée d’accès à un emploi de qualité. Avoir effectué une mobilité encadrée à l’étranger augmente encore ces probabilités.

Synthèse réalisée en janvier 2017


Source

Le devenir professionnel des jeunes ayant effectué une mobilité internationale - L’observatoire Erasmus + notes, mai 2016 – www.agence-erasmus.fr

Pour aller plus loin

Erasmus +
Erasmus + est le programme européen pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport lancé en 2014. Il se décline en trois actions-clés : la mobilité des personnes, la coopération des acteurs et le soutien aux réformes politiques.
Le programme Erasmus + 2014-2020 porte une attention particulière aux publics les plus en difficulté.

Céreq
L’enquête Génération 2010 étudie les parcours d’insertion professionnelle des jeunes actifs durant les 3 premières années qui suivent leur formation initiale.
Elle recense, mois par mois, la situation de chaque jeune entre emploi, recherche d’emploi, reprise d’études, formation et inactivité.


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