Chef de projet éolien



Avant d’installer un projet éolien, il réalise en amont, tout un travail d’étude, de prospection et de concertation. Choisir un site, identifier les obstacles et proposer des solutions : c’est le rôle du chef de projet éolien.


Choisir un site
Le chef de projet éolien est impliqué à toutes les étapes préliminaires, nécessaires au développement d’un projet éolien. Son premier travail consiste à sélectionner les sites d’implantation des éoliennes. À son actif : l’analyse du contexte topographique et du type de sol. L’évaluation du potentiel de production d’énergie relève également de ses fonctions.
Étudier la faisabilité
Ce développeur éolien réalise lui-même ou fait établir une série d’études de faisabilité technique et économique. Tous les risques éventuels sont passés au crible. Il évalue les impacts sur l’environnement, analyse les contraintes réglementaires, étudie les possibilités de raccordement au réseau électrique existant. Il fait aussi réaliser des études de vent, par le biais de mâts de mesure.
Obtenir le permis de construire
Ce pro de l’expertise est aussi un homme de dialogue et de concertation. Pour persuader et convaincre de l’intérêt de son projet, il est en relation constante avec les collectivités locales, les citoyens et la presse. Solliciter et trouver des accords avec les propriétaires, les élus des communes, les administrations... c’est son rôle. Son objectif : déposer et obtenir un permis de construire.
Compétences requises
Savoir convaincre
Pour exercer ce métier, le chef de projet éolien ne doit pas avoir peur d’aller vers les autres, d’expliquer, de lutter contre les idées reçues. En cas de remise en question d’un projet, mieux vaut être dynamique et persuasif. Le goût du contact, doublé du sens de l’initiative est donc incontournable. Une bonne maîtrise des techniques de négociation et de médiation est recommandée.
Le sens de l’organisation
Le chef de projet éolien est un organisateur né. Pas facile, en effet, de mettre en place l’installation d’un parc d’éoliennes. Pour mener un dossier de A à Z, il faut faire de multiples démarches, contacter de nombreux organismes, savoir gérer un emploi du temps, souvent lourd. Priorité à l’autonomie et au sens des responsabilités, sans oublier des capacités d’analyse, de rigueur et de synthèse.
Des compétences pointues
Ce spécialiste des énergies renouvelables a des connaissances scientifiques générales en écologie, météorologie, géologie, modélisation. Outre des compétences techniques, réglementaires et économiques spécifiques à l’éolien, il maîtrise toutes sortes de logiciels (gestion de projet, simulation, cartographie...). C’est aussi un gestionnaire avisé, qui connaît bien les techniques de management.
Lieux d’exercice et statuts
En bureau d’études
Le chef de projet éolien travaille, le plus souvent, dans un bureau d’études. Avec une petite équipe pluridisciplinaire, il coordonne toutes les études nécessaires au développement du projet. Il exerce ses activités pour le compte d’entreprises possédant un service environnement (EDF Énergies nouvelles...) ou pour des entreprises spécialisées (Compagnie du vent, EED, Eole Res...).
Attentif à l’environnement
Ce spécialiste de l’éolien consacre une part importante de son travail à l’étude de l’aspect environnemental de son projet. Il identifie les impacts du bruit, de l’effet d’ombre et de clignotement des pales des éoliennes, des interférences électromagnétiques... Il fait souvent appel à des sous-traitants, pour évaluer l’impact sur la flore, la faune (oiseaux en particulier) et le paysage.
Souvent en déplacement
Prospection, concertation, information... pour mener à bien sa mission, cet expert se déplace beaucoup. Il enquête constamment à l’étranger, sur le terrain, avec des appareils de mesure. Il rencontre souvent ses nombreux interlocuteurs professionnels (audits, experts...). Il dialogue en permanence avec les élus et les populations.
Carrière et salaire
Peu de postes à prendre...
Le secteur de l’énergie éolienne, encore très expérimental, offre peu d’emplois. Et parmi ces derniers, les domaines études et recherche et développement n’occupent guère plus de 20 % des postes. À chacun, donc, de « s’infiltrer », en mettant toutes les chances de son côté. Une bonne idée : miser sur l’étranger.
... mais un secteur prometteur...
L’énergie éolienne a le vent en poupe. C’est aujourd’hui une filière industrielle mûre, au potentiel de croissance considérable. D’ici à 2010, on attend un triplement de la puissance éolienne installée en Europe. Nul doute alors, que la progression constante de ce secteur offrira, sous peu, de réelles opportunités de postes. En tête des prévisions d’emplois : la fabrication, le développement de projets...
... partout en France
D’ici à 2010, l’atteinte des objectifs que s’est fixés la France, devrait permettre la création de plus de 30 000 emplois. Presque toutes les régions sont concernées. Six régions sont considérées comme leaders, en matière de développement éolien : la Bretagne, le Centre, la Champagne-Ardenne, la Lorraine, le Languedoc-Roussillon, la Picardie.
Salaire du débutant
2000 euros brut par mois.
Accès au métier
Les chefs de projet éolien sont, pour la plupart, issus d’écoles d’ingénieurs généralistes ou spécialisées.
Bac + 5 : c’est le passage obligé pour ces experts, parfois titulaires d’un mastère spécialisé dans le domaine de l’énergie.
Niveau bac + 5
Filière complète en environnement, génie énergétique, génie de l’aménagement : l’EOST de Strasbourg, l’École polytechnique universitaire de Savoie (EPU Chambéry), les INSA de Lyon et de Strasbourg, l’IPLB de Beauvais, Polytech d’Orléans et de Tours...
Options spécialisées en énergétique, environnement et développement durable, sur les deux dernières années : l’EPF de Sceaux, l’ESA d’Angers, l’ISIV de Valenciennes...
Option de dernière année, orientée ingénierie environnementale : Centrale Lyon et Paris, l’ENI de Metz, l’ENITIAA de Nantes, les ENSA de Rennes et de Toulouse, l’ENSAIA et l’ENSIC de Nancy, l’ENSCR de Rouen, l’ENSGTI de Pau, l’ENSIEG de Grenoble, l’ENSTA de Paris, l’ENTPE de Vaulx-en-Velin, l’Agrocampus Rennes...
Mastères spécialisés en énergies renouvelables ou en génie de l’environnement : l’ENSAM de Bastia, l’ENSMP (Mines de Paris)...
Témoignages
Xavier, chef de projet éolien
La ferveur du pionnier
Notre métier consiste à mener un dossier de A à Z et à obtenir un permis de construire. Notre maître mot : concertation. Nous rencontrons les élus locaux, les propriétaires fonciers, les agriculteurs, les administrations... En général, tout se passe bien, même si parfois, on reçoit le coup de bambou, quand l’un des partenaires remet le projet en question. Il existe un vrai dynamisme et un engouement dans ce secteur encore jeune. L’ambiance est celle d’une start-up... où tout est à faire.

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