Interview : Sergent Aurélie, contrôleur aérien



"Mon métier est un métier épatant et pourtant, c’est un métier dont on n’entend pas trop parler.
J’aime le travail en équipe, il n’y a pas de routine et l’on ne s’ennuie jamais."


En quoi consiste le métier ? Pourriez-vous me décrire les missions ?)

Sergent Aurélie : Le métier de contrôleur aérien consiste à rendre des services de la circulation aérienne à des pilotes. Nous donnons des instructions aux pilotes afin qu’ils puissent réaliser leur mission en toute sécurité. Nous sommes là pour réguler les vols que ce soit au décollage, à l’atterrissage ou en transit. On peut nous décrire comme étant les yeux des pilotes quand ces derniers rentrent de mission en vol sans visibilité (aux instruments).

Journée type :

  • 7h45 ouverture de la tour de contrôle
  • 1ère équipe à poste jusque 12h15
  • 12h15 relève par l’équipe de l’après-midi
  • repas
  • 13h30 cours d’anglais ou tâches annexes
  • fin de service 17h15 ou si l’équipe est en vol de nuit, jusque la fin du vol de nuit.

Comment travaillez-vous avec les autres membres du groupe ?

Sergent Aurélie : Un seul contrôleur ne peut gérer tout le trafic aérien d’une même zone c’est pourquoi nous travaillons en équipe. Un contrôleur va être responsable des aéronefs au sol, un autre va s’occuper des décollages /atterrissages ainsi que la partie proche du terrain (circuit de piste), un troisième s’occupera des transits. On pourra même ajouter deux autres contrôleurs en salle approche lorsque le radar est actif.

De plus pour éviter tout incident ou accident il est nécessaire de travailler en équipe. (Un contrôleur avec une charge de travail faible pourra intervenir et aider un collègue dont la charge de travail sera trop importante.)

De nuit le travail en binôme permet d’éviter la somnolence.
De ce fait la cohésion, la communication et la bonne ambiance au travail sont des choses indispensables dans mon métier.

Quels sont les outils / le matériel que vous utilisez ?

Sergent Aurélie : Nous utilisons différents matériels, tels que des moyens de communication comme la radio, des radars civils ou même militaires.

Quelle est la fréquence de vos déplacements ?

Sergent Aurélie : Actuellement en école je suis moins amenée à partir en opérations extérieures ou même sur le terrain que mes collègues de régiment qui eux partent environ tous les 2 ans. Soit pour faire différentes manips sur le territoire français soit sur différents théâtres d’opérations tel que le Mali.

Votre mobilité a-t-elle des répercussions sur votre vie personnelle ?

Sergent Aurélie : Comme évoqué précédemment, ma mobilité au sein d’une école n’est pas assez importante pour que cela ait un impact sur ma vie personnelle. Cependant nous avons malgré tout au minimum un vol de nuit par semaine (à la tour de 17h00 jusque la fin du vol de nuit que ce soit 22h ou même 2h du matin) et des semaines d’alerte ou nous pouvons aussi être amenés à travailler le week-end.

Quels sont vos temps libres ? Que faîtes-vous pendant ces périodes ?

Sergent Aurélie : Les temps libres sont des moments assez rares dans notre métier et ils nous servent généralement à la pratique du sport.

Depuis combien de temps êtes- vous à ce poste ?

Sergent Aurélie : Je suis militaire depuis 2010 mais je ne suis contrôleur opérationnel que depuis décembre 2013, la formation de contrôleur aérien étant très longue.

Comment avez-vous évolué vers ce poste ?

Sergent Aurélie : J’ai tout d’abord effectué une formation initiale pour devenir sous-officier dans l’armée de Terre à l’ENSOA (Ecole National des Sous-Officiers d’Active) à Saint-Maixent l’école durant environ 8 mois.
Je suis ensuite partie à Rochefort (BA 721) pour une durée de 2 mois afin de perfectionner mon anglais (NDR : le langage opérationnelle de l’espace aérien est l’anglais !)

A l’issue je suis partie en formation de contrôleur dans une école de spécialité, le CICDA (Centre d’Instruction du Contrôle et de la Défense Aérienne), située sur la BA 118 de Mont de Marsan.

J’ai ensuite fait une formation de 3 semaines à Dax afin de me former sur le poste finaliste.

Puis, je suis revenue sur ma base d’affectation afin d’être formée sur les postes initiaux tels que le poste sol.

Et enfin j’ai suivi une formation de 3 mois et demi à l’ENAC (Ecole Nationale de l’Aviation Civile) à Toulouse pour me former au contrôle d’approche (au radar) avant de revenir au Cannet des Maures pour finaliser ma formation au poste Air ce qui m’a permis de devenir contrôleur opérationnel.

Quelle est la formation requise pour exercer ce métier ?

Sergent Aurélie : Pour exercer ce métier, seul un BAC suffit. Il faut ensuite savoir qu’il y a encore de nombreuses formations à réaliser au sein de l’armée de Terre (NDR : formations rémunérées).

Quelles sont les qualités et les compétences requises pour exercer le métier ?

Sergent Aurélie : Pour exercer ce métier, il est important de savoir se concentrer, être réactif, être capable de se remettre constamment en question, pouvoir emmagasiner un grand nombre d’information en même temps et surtout être capable de travailler en équipe.

Quel est le salaire mensuel (ou une fourchette) d’un débutant ?

Sergent Aurélie : Entre 1200 et 1400€ pour un débutant sans primes. Ensuite, le salaire augmente en fonction du grade, de la situation familiale et des diplômes obtenus dans l’armée de Terre (qui donnent droit à des primes).

Quelles sont les missions d’un débutant dans ce métier ? Comment peut-il évoluer ?

Sergent Aurélie : Un débutant aura le même type de formation que le mien. L’affectation pourra créer quelque différences, notamment pour les contrôleurs affectés en régiment qui eux pourront être amené à partir en opération extérieur au milieu de leur formation.

Pourquoi avoir choisi de travailler dans l’armée ?

Sergent Aurélie : J’ai choisi de travailler dans l’armée de Terre, car c’est un secteur d’activité polyvalent dans lequel on peut trouver quasiment tous les corps de métier. Il y a la sécurité de l’emploi et c’est tout de même valorisant de se dire que l’on travaille au service de la patrie.

Quels éléments ont facilité votre insertion dans l’armée ?

Sergent Aurélie : Avant de m’engager dans l’armée de Terre, j’ai effectué une PMS (Préparation Militaire Supérieure) à Canjuers pendant 3 semaines lors des vacances d’été. J’ai donc eu un avant-goût de ce qu’est l’armée de Terre et cela m’a permis de me conforter dans mon idée d’intégrer l’institution.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans le métier que vous exercez ?

Sergent Aurélie : Mon métier est un métier épatant et pourtant, c’est un métier dont on n’entend pas trop parler.
J’aime le travail en équipe, il n’y a pas de routine et l’on ne s’ennuie jamais.
Il faut faire preuve de rigueur car la vie d’êtres humains est en quelque sorte entre nos mains.

Quels sont vos conseils à donner aux jeunes qui s’intéresseraient à ce métier ?

Sergent Aurélie : Je leur conseillerais tout d’abord de venir passer une journée dans une base à la rencontre de contrôleurs afin d’avoir un aperçu de ce qu’est notre métier.

Je leur dirais ensuite de ne pas baisser les bras aux premières difficultés car c’est un métier passionnant.

Et surtout je leur conseillerais de travailler l’anglais car c’est une langue indispensable dans notre métier.

Propos recueillis par le service de recrutement de l’Armée de Terre.


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