Les industries chimiques embauchent des personnes qualifiées



En France, les industries chimiques se caractérisent par une grande diversité d’activités. Elles sont à l’origine de beaucoup de produits du quotidien : lessive, dentifrice, parfum, huile, encre, peinture... Elles répondent aux besoins des consommateurs ainsi qu’à ceux d’autres industries.

Depuis quelques années, la filière fait face à des défis liés à l’environnement, aux évolutions de la réglementation et au contexte économique. Cela engendre une évolution des métiers et une réorganisation des entreprises. Par ailleurs, ce contexte offre aussi des opportunités pour améliorer les procédés. Devant ces changements, les industriels participent activement à la création et à l’actualisation des diplômes professionnels.

Pour compléter ce tour d’horizon de l’industrie chimique, nous vous indiquons une sitographie sectorielle qui met en lumière quatre régions : Aquitaine, Hauts-de-France, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes.


Les industries chimiques constituent un secteur majeur de l’économie française. Elles se caractérisent par une clientèle majoritairement industrielle, une grande diversité d’activités et de produits.

Elles font face à une série de défis considérables, tels que la hausse des prix des énergies et des matières premières, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la réglementation en matière d’environnement, de sécurité et de santé.

Recherche et innovation, conditions de la performance du secteur

Les investissements en capacité de production et en recherche et développement (R&D) apparaissent comme une réponse essentielle pour résister aux nouveaux pays concurrents et respecter les engagements en matière d’environnement et de sécurité.

Par exemple, pour pallier la flambée des prix des matières premières, les industriels de la branche cherchent des alternatives. L’une d’elles est le recours aux ressources végétales, qui ont l’avantage d’être renouvelables, biodégradables et de ne contribuer que faiblement à l’émission de gaz à effet de serre.

L’innovation permet ainsi d’assurer la pérennité du secteur en France.

Chiffres-clés de l’emploi des industries chimiques en 2014

  • Une industrie présente sur tout le territoire mais concentrée sur cinq (anciennes) régions : Ile-de-France, Rhône-Alpes, Paca, Aquitaine et Nord - Pas-de-Calais concentrent à elles seules près de 58 % des établissements.
  • 6 110 établissements, plus de 3 200 entreprises.
  • 94% de PME-TPE.
  • 156 600 salariés.
  • 1% de l’emploi total
  • 6,8% de l’emploi industriel et 4ème employeur industriel.
  • 29,5% d’ouvriers/employés ; 39,7% de techniciens et agents de maîtrise ; 30,8% de cadres.
  • 12 500 personnes en recherche et développement dont 5 348 chercheurs et ingénieurs.
  • 38,4% de femmes, soit 80 000 femmes. Le taux de féminisation diffère selon les métiers et les secteurs d’activité ; elles sont plus nombreuses dans le secteur des savons, parfums et produits d’entretien où elles représentent 56% des effectifs.
  • 5,6% de l’effectif âgés de moins de 25 ans.
  • 26,3% des salariés de la branche de plus de 50 ans dont 13% de plus de 55 ans.
  • 43,2 ans en moyenne. Les salariés de la branche sont plus jeunes que ceux de l’industrie en général.

Sources : « Rapport annuel 2014 », Union des industries chimiques et « L’emploi dans les industries chimiques en 2015 », Observatoire des industries chimiques.

Des métiers en évolution

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De la chimie durable aux études réglementaires, de nombreux domaines émergents nécessitent de nouvelles compétences.

Tournés vers l’avenir, les effectifs des industries chimiques se répartissent entre huit grandes familles professionnelles : la R&D, le laboratoire, la fabrication, la technique, la commercialisation, la logistique globale, la qualité / hygiène / sécurité / sûreté / environnement (QHSSE), la gestion et administration.

Prépondérante avec plus d’un tiers des effectifs, la famille fabrication et conditionnement a connu de profondes mutations ces dernières années. Grâce à l’automatisation et à l’informatisation, l’appareil productif a gagné en technicité, avec pour conséquence une montée en compétence des personnels de production. Ces derniers ont ainsi ajouté à leurs connaissances en chimie des compétences en sécurité, qualité et contrôle. Des profils combinant la production et le contrôle qualité ou bien la production et le contrôle sécurité sont donc recherchés.

Pour les métiers les plus qualifiés, les compétences à l’international sont devenues aujourd’hui incontournables : langues et droit international.

Les entreprises chimiques respectent de fortes contraintes réglementaires en matière d’environnement et de sécurité.
Ainsi, seules les entreprises habilitées par un organisme extérieur peuvent intervenir pour des activités de maintenance des installations sur les sites classés « Seveso seuil haut ».

Les équipes responsables de la sécurité se sont systématisées. Dans les grandes entreprises, des audits sécurité sont organisés de manière régulière et font l’objet de recommandations. Cette pratique se développe aussi dans un certain nombre de PME.

En matière de R&D, les industries chimiques se situent, avec une part des effectifs de 14 % en 2012, dans la fourchette haute de l’ensemble des activités industrielles françaises.

Cependant, ces taux cachent de fortes disparités selon le segment et la taille des entreprises. Plus on s’éloigne du cœur de la chimie, plus la part des effectifs en R&D est importante, notamment dans les TPE de moins de 10 salariés. Des écarts existent aussi au sein d’un même segment. Ainsi, dans la parfumerie (segment produits chimiques de consommation), certains grands groupes peuvent consacrer jusqu’à plus de 25 % de leurs effectifs à la R&D et aux laboratoires, stratégies que ne peuvent se permettre d’adopter les PME du même secteur.

Des emplois de plus en plus qualifiés

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Les industries chimiques représentent un secteur qui recrute 10 000 nouveaux salariés chaque année. A noter que les deux tiers des chimistes sont embauchés dans d’autres secteurs que la chimie : médicament, pétrole, plasturgie, agroalimentaire, aéronautique, automobile…

Ces recrutements portent sur des métiers à haute technicité : concepteurs en génie des procédés chimiques, chercheurs en chimie, toxicologues industriels, spécialistes en cosmétovigilance, spécialistes de la réglementation et ingénieurs.
La chimie est aussi l’une des industries qui présente le plus fort taux d’encadrement. Les ingénieurs et cadres représentent 30% des salariés de la branche. Ce taux a plus que doublé en vingt ans.

Selon une étude de l’APEC — qui porte sur les offres d’emploi de 2010 à 2014 — les deux métiers d’encadrement les plus recherchés par les entreprises sont ceux de :

  • responsable qualité, hygiène, sécurité, environnement (QHSE) avec une moyenne d’environ 500 offres d’emploi par an dans la fonction « production industrielle » ;
  • responsable management des risques : environ 350 offres d’emploi par an dans la fonction « services techniques ».
  • De cette étude, il apparaît aussi que d’autres métiers sont émergents dans le secteur de la chimie :
  • acheteur en matières végétales ;
  • chef de projet industrie bio-raffineries ;
  • ingénieur méthanisation ;
  • lobbyiste.

Les industries chimiques ont également besoin d’opérateurs de fabrication, de pilotes d’installation, de superviseurs de fabrication, de spécialistes en environnement... avec une forte disparité en fonction des secteurs et des régions. De plus en plus pointus et techniques, ces métiers requièrent un niveau de qualification plus élevé.

Avec 35% des effectifs des industries chimiques, les métiers « fabrication/conditionnement » représentent environ 44 000 salariés. Le simple renouvellement de ces effectifs de fabrication représente donc près de
2 200 personnes par an.

Des salaires en général plus élevés dans l’industrie chimique

Dans l’industrie chimique, les salaires moyens pratiqués sont plus élevés que dans les autres industries.
Cependant, le salaire moyen réel ne rend pas compte des disparités entre entreprises, importantes dans une branche aux fortes différences sectorielles et qui comporte de très grands groupes mais aussi un nombre élevé de PME.

Concrètement, un ouvrier gagne en moyenne 25 à 30 000 euros, un technicien agent de maîtrise de 31 à 36 000 euros et un cadre entre 36 et 40 000 euros par an.

Différents parcours de formation pour les métiers des industries chimiques

On distingue plusieurs parcours de formation vers les métiers de la chimie, qui correspondent à différents niveaux :

  • CAP, bac professionnel et bac technologique vers les métiers d’opérateur et de pilote. Par exemple, le bac pro industries de procédés
  • BTS, DUT et licence professionnelle vers des métiers de technicien et d’agent de maîtrise. Par exemple : le BTS chimiste, DUT génie chimique, génie des procédés.

Depuis la rentrée 2016, deux nouveaux BTS pour les chimistes :

  • BTS « Métiers de la chimie » pour travailler dans un laboratoire : R&D, analyse qualité, analyse environnementale ;
  • BTS « Pilotage de procédés » pour assurer l’encadrement de proximité d’une ligne de production.
  • Master, doctorat et diplôme d’ingénieur vers des métiers d’ingénieur et de cadre. Par exemple, chercheur en chimie, responsable de laboratoire, spécialiste environnement, spécialiste de la sécurité des procédés/des risques industriels.
  • Certificats de qualification professionnelle (CQP) en réponse aux besoins des 17 branches des industries chimiques.

Ces filières de formation sont, pour la plupart, bien adaptées aux besoins des industries chimiques. Les bacs professionnels spécialisés dans la chimie répondent aux attentes des employeurs et assurent une bonne insertion professionnelle. Tout comme les autres filières techniques, ils peinent pourtant à attirer les candidats.
Après l’obtention du bac pro, la tendance est à la poursuite d’études pour obtenir un BTS ou un DUT.

La même tendance s’observe au niveau des titulaires de BTS et des DUT de chimie, diplômes qui garantissent pourtant un accès direct à l’emploi. Dans ce cas, la poursuite d’études se fait vers une licence professionnelle. Ces stratégies entraînent une certaine tension sur le marché du travail.

Construites en partenariat avec les branches, les licences professionnelles assurent une bonne insertion des diplômés. La place prépondérante donnée aux enseignements professionnels et aux stages en entreprise est appréciée par les employeurs.

Au niveau ingénieur, les entreprises recrutent aussi bien dans les grandes écoles généralistes que dans les écoles de la Fédération Gay-Lussac, qui forment 1 500 diplômés par an, dont un .diplômé sur deux exerce dans l’industrie chimique.

Seuls les docteurs en chimie peinent à s’insérer dans l’entreprise. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a pris des mesures pour remédier à cette situation avec la mise en place d’une démarche de professionnalisation et de missions en entreprise lors de la première année de thèse.

Insertion professionnelle des jeunes

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La formation en alternance (contrat de professionnalisation et contrat d’apprentissage) est utilisée dans le cadre de l’embauche de jeunes car elle permet de recruter un collaborateur qualifié, immédiatement opérationnel et doté de la culture de l’entreprise.

Ces formations concernent tous les emplois : de l’opérateur à l’ingénieur.

Le tutorat tient une place importante dans ce dispositif car il facilite l’intégration du jeune dans un collectif de travail.

Plus de 4 200 contrats d’apprentissage et de professionnalisation sont signés chaque année dans les industries chimiques.

Pour l’apprentissage, renseignez-vous auprès des centres de formation d’apprentis (CFA).

Pour le contrat de professionnalisation, consultez www.opcadefi.fr

Une culture de la formation continue

Outre les dispositifs classiques tels que le CIF et la professionnalisation (contrat de professionnalisation et période de professionnalisation), vous pouvez avoir accès à des formations éligibles au CPF.

La liste des formations retenues par la CPNE de la branche industries chimiques est consultable sur le site de l’observatoire des industries chimiques.

Comment postuler ?

Le Répertoire des métiers détaille l’activité et les savoir-faire relatifs à chaque métier de la branche. Il regroupe une nomenclature comportant les fiches métiers, classées en familles et sous-familles. Il peut donc vous être utile pour identifier vos compétences.

Le premier réseau professionnel à conserver est celui de votre école ou de l’organisme de formation. Ensuite il conviendra de le dynamiser car c’est une des principales voies de recrutement.

Enfin, la presse papier, les sites Internet d’emploi généralistes et spécialisés, les réseaux sociaux représentent les autres canaux de recrutement.

Source : Observatoire des industries chimiques

Synthèse réalisée par Centre Inffo, date : avril 2016.


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