Les cadres s’habillent de vert



Avec la loi de transition énergétique de 2015, les cadres voient de multiples changements dans leurs emplois et leurs compétences. De nouveaux métiers apparaissent, des métiers se développent. Tandis que des compétences spécifiques deviennent essentielles. Tout cela sur un marché du travail dynamique !


En août 2015, la loi de transition énergétique pour une croissance verte a été promulguée. Son objectif est de porter la part des énergies renouvelables à 23 % de la consommation finale brute d’énergie en 2020 et à 32 % en 2030 contre 15 % aujourd’hui. Pour y parvenir, plusieurs moyens sont mis en place :

  • rénovation du parc de bâtiments existants ;
  • amélioration de la performance énergétique des bâtiments neufs ;
  • développement de transports moins polluants ;
  • lutte contre le gaspillage ;
  • simplification des procédures pour l’installation d’équipements d’énergie renouvelable ;
  • aide au développement de technologies innovantes.

La transition énergétique vers un développement durable passe donc aussi par les questions des emplois et des compétences, notamment celles des cadres. Ces évolutions ont été analysées à travers le prisme de trois secteurs : l’énergie, l’industrie automobile et le bâtiment.

C’est dans le secteur de l’énergie que se développent les différentes filières des énergies renouvelables (biomasse, solaire, éolien…). Deux types d’impacts sont constatés :

  • sur l’évolution du volume d’emplois au global et dans les différents secteurs, avec la création directe d’emplois. Par exemple dans l’isolation ou la production d’énergies renouvelables. Mais aussi avec la destruction directe d’emplois dans les filières liées aux énergies fossiles comme le raffinage ou la production de charbon ;
  • sur l’évolution des métiers et compétences.

Dans l’énergie, de nouveaux métiers cadres

Les nouveaux métiers cadres relèvent essentiellement de la médiation et de l’accompagnement à la transition énergétique.

Le (la) chargé(e) de mission énergétique est recruté(e) dans les collectivités territoriales, les chambres consulaires et des associations spécialisées sur ces thématiques. Il (elle) accompagne les projets de développement des énergies renouvelables et de maîtrise de l’énergie sur un territoire au niveau des entreprises et des particuliers.

L’energy manager est embauché(e) par un bureau d’études ou directement au sein d’une entreprise ou d’une administration. Il (elle) optimise les consommations énergétiques d’une entreprise tout en assurant le confort des occupants : détection des surconsommations, gestion des achats d’énergie, études pour optimiser la consommation d’énergie, communication auprès des occupants.

Des métiers existants se développent

Dans l’énergie, des ingénieur(e)s / chefs de projet en efficacité énergétique sont employé(e)s dans des bureaux d’études spécialisés dans l’énergie et dans des sociétés de construction de bâtiment. En 2014, ils (elles) représentaient 12 % des offres étudiées dans le secteur de l’énergie. Avec de fortes compétences en génie énergétique, ils (elles) conseillent les entreprises et collectivités sur l’optimisation de leur consommation d’énergie. A l’avenir, ils (elles) pourront être recruté(e)s par toute entreprise qui voudra intégrer une expertise en interne pour gérer efficacement ses consommations d’énergie.

Les ingénieur(e)s / chefs de projet en énergies renouvelables sont de plus en plus recherché(e)s, à raison de 8 % des offres dans le secteur de l’énergie. Ils (elles) développent et coordonnent les projets d’installation d’équipements d’énergies renouvelables : parcs éoliens, unités de production et biomasse, centrales photovoltaïques.

Dans l’automobile, les véhicules de demain seront éco-conçus, basés davantage sur la propulsion électrique, plus connectés et communicants. Par conséquent, le nombre de postes d’ingénieur(e) et chef de projet en recherche et développement augmente, avec 18 % des offres APEC en 2014.

De la même manière, les métiers d’ingénieur(e) systèmes embarqués et ingénieur(e) conception logiciel représentaient 12 % des offres étudiées en 2014 dans ce secteur.

Dans le bâtiment, et en particulier dans les bureaux d’études et les sociétés de services et de contrôle sur les calculs de performance énergétique, les métiers de coordination se développent de plus en plus. Par exemple, ceux de conducteur(trice) de travaux en rénovation énergétique et de technico-commercial€ spécialisé(e) en aménagement durable.

Des compétences spécifiques évoluent

Ce sont principalement celles qui touchent :

  • au cadre réglementaire et aux normes environnementales ;
  • à l’écoconception, au recyclage et à l’analyse du cycle de vie d’un produit ;
  • à la problématique de l’énergie ;
  • aux technologies numériques (systèmes embarqués dans l’automobile, capteurs et compteurs intelligents dans le bâtiment, réseau de distribution d’électricité communicant…).

Les organisations du travail et les compétences s’adaptent

Les contacts transversaux entre métiers et la transdisciplinarité sont amplifiés. Dans le bâtiment notamment, il est nécessaire que les professionnels sachent travailler ensemble.
Pour les ingénieur(e)s et les cadres, l’approche systémique et globale, la capacité à gérer des interactions multiples et à s’ouvrir à d’autres dimensions comme l’économie circulaire sont essentielles.

Des frontières sectorielles poreuses

Certaines activités directement liées à la transition énergétique se retrouvent à la frontière entre les différents secteurs. Par exemple, des technicien(ne)s de maintenance pour éoliennes terrestres et des professionnel(le)s de la mer peuvent devenir techniciens(ne)s de maintenance pour éoliennes offshore.
Les cadres devront donc faciliter les collaborations, faire travailler ensemble des professionnels de différents horizons et développer les visions systémiques.

Synthèse réalisée par Centre Inffo, janvier 2016


Source

« Transition énergétique : impacts sur les métiers cadres » - Synthèse de l’APEC, décembre 2015

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