Les métiers du numérique recherchent des professionnels qualifiés



Les métiers du numérique recherchent des professionnels qualifiés. Les besoins en recrutement de la branche IIEC (ingénierie, informatique, études et conseil) vont croître d’ici 2018 dans différents secteurs : sociétés de services et de conseils informatiques, éditeurs de logiciels, e-commerce, web, banques et assurances… Au total, plus de 36 000 emplois devraient être à pourvoir à l’horizon 2018.

Cette synthèse sur les activités et l’évolution des métiers dans le secteur du numérique s’appuie sur une étude commanditée par le Fafiec, l’Opca (organisme paritaire collecteur agréé) des entreprises de la branche, dans le cadre du projet : « Contrat d’études prospectives du secteur professionnel du numérique ».


1 - Points de repère

Au sein de la branche IIEC (ingénierie, informatique, études et conseil), les métiers du numérique sont présents dans une dizaine de secteurs présentés ci-après.
A noter : est considéré comme métier du numérique un métier comportant au moins 50% des activités relevant de la production numérique (et non simplement de l’usage numérique).

  • Sociétés de services et de conseils informatiques (SSCI)
    Principales activités : ingénierie et intégration de systèmes, infogérance et maintenance.
    Nombre d’emplois au 31-12-2012 : 142 000.
    Dont numériques : 128 000 (soit 90%).
  • Editeurs de logiciels
    Principales activités : analyse fonctionnelle, développement, commercialisation, déploiement, installation, maintenance de logiciels.
    Nombre d’emplois au 31-12-2012 : 70 000.
    Dont numériques : 66 500 (soit 95%).
  • Ingénierie et conseil en technologies
    Principales activités : ingénierie et conseil en technologies pour l’ensemble des secteurs industriels.
    Nombre d’emplois au 31-12-2012 : 40 000.
    Dont numériques : 16 000 (soit 40%).
  • Jeux vidéo
    Principales activités : développement et édition de jeux vidéo.
    Nombre d’emplois au 31-12-2012 : 5 000.
    Dont numériques : 3 500 (soit 70%).
  • E-commerce
    Principales activités : vente B to B, vente B to C via Internet, régie publicitaire, offre d’espaces de vente virtuels.
    Nombre d’emplois au 31-12-2012 : 60 000.
    Dont numériques : 23 000 (soit 38%).
  • Robotique
    Principales activités : conception, construction, distribution, programmation et intégration de robots.
    Nombre d’emplois au 31-12-2012 : 7 300 .
    Dont numériques : 2 000 (soit 27%).
  • Domotique
    Principales activités : conception et installation de systèmes domotiques.
    Nombre d’emplois au 31-12-2012 : 15 000 .
    Dont numériques : 1 000 (soit 7%)
  • Web
    Principales activités : prestataires de services web pour le compte de tiers, « pure player web » hors e-commerce traité par ailleurs.
    Nombre d’emplois au 31-12-2012 : 75 000.
    Dont numériques : 55 000 (soit 73%).
  • Satellites, géolocalisation
    Principales activités : services d’information géographique par satellite.
    Nombre d’emplois au 31-12-2012 : 400.
    Dont numériques : 110 environ (soit 27%).
  • Banques et assurances
    Principales activités : épargne, crédit, placement, assurance…
    Nombre d’emplois au 31-12-2012 : 519 000.
    Dont numériques : 37 000 (soit 7%).

2 - Évolutions majeures impactant les métiers du numérique d’ici à 2018

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Montée en puissance des systèmes ouverts
Augmentation des besoins pour les spécialistes cyber sécurité, architectes cloud, spécialistes migration cloud, concepteur/développeur mobiles…
Diminution des besoins pour les spécialistes infrastructures, surtout mainframe (relatif au matériel, aux ordinateurs…).

Emergence du Big data
Augmentation des besoins pour les : développeurs BI, analystes Big data…

Poursuite du déploiement du web dans toutes les couches de la société
Augmentation des besoins pour les : community managers, web designers, chefs de projet web, consultants référencement…

Développement de l’informatique embarquée et de l’interface homme-machine
Augmentation des besoins pour les : informaticiens/ergonomes, programmeurs/intégrateurs, spécialistes réalité virtuelle…

Poursuite, même à un rythme moindre, du mouvement d’offshoring
Augmentation des besoins pour les : fonctions conseil, recherche et développement (R&D) et expertises pointues.
Diminution des besoins pour les : concepteurs-développeurs « de base ».

Evolutions secteur par secteur à l’horizon 2018

  • Sociétés de services et de conseils informatiques (SSCI)
    Augmentation du nombre d’emplois qui passerait de 142 000 en 2012 à 153 000 en 2018.
    Avec augmentation des emplois numériques qui passeraient de 128 000 en 2012 à 137 000 en 2018 (+ 9000).
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Chiffres entre parenthèses : niveau(x) de formation requis dans la nomenclature de I à V.

Des besoins de recrutement prévus pour des profils et compétences identifiés

  • Profils pluridisciplinaires (bonnes bases techniques, communiquer et piloter des projets).
  • Spécialistes de la sécurisation des données.
  • Chefs de projet expérimentés.
  • Architectes maîtrisant la complexité grandissante des réseaux.
  • Compétences autour des technologies Internet (Java/J2EE et Dotnet, PHP, Drupal…), cloud et applications mobiles.
  • Compétences couplées de téléphonie/informatique et vidéo.
  • En transversal : bonne maîtrise de l’anglais.

Focus : évolutions du contenu des métiers
L’économie mobile et la numérisation sont des révolutions technologies impactant directement le contenu des métiers qui manquent de candidats qualifiés.

L’anticipation des évolutions technologiques par les prestataires (Open Source, architecture client/serveur) explique la recherche de cadres tournés vers l’innovation : consultant CRM, ingénieur d’études et architectes.

Le développement des métiers du marketing opérationnel et du commercial en période de crise chez les intégrateurs.

  • Editeurs de logiciels

Augmentation du nombre d’emplois qui passerait de 70 000 en 2012 à 75 600 en 2018.
Avec augmentation des emplois numériques qui passeraient de 66 500 en 2012 à 71 800 en 2018 (+ 5300).

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Chiffres entre parenthèses : niveau(x) de formation requis dans la nomenclature de
I à V.
BI : business intelligence (ndlr).

Focus : évolutions du contenu des métiers
Le développement de l’architecture n-tier, au détriment des architectures Mainframe, le développement des environnements Java /J2EE, .Net et Open Source, des environnements mobiles, avec prise en compte des fonctionnalités tactiles, de reconnaissance gestuelle, de la communication sans contact…

La croissance des techniques de « développement agile » (XP, SCRUM…), le développement de la gestion des exigences, au travers par exemple de la maîtrise d’outils de type DOORS.

Développement de l’automatisation des procédures de test, des demandes d’agréments, notamment celui de l’ISTQB, relatifs à la certification/recette…

La prise en compte de nouvelles contraintes en matière de sécurité (identité et sécurité numériques, cryptographie…).

Le développement des analyses sur les architectures logicielles en amont des développements, développement des standards (ITIL, UML…).

  • Ingénierie et conseil en technologies

Augmentation du nombre d’emplois qui passerait de 40 000 en 2012 à 43 700 en 2018.
Avec augmentation des emplois numériques qui passeraient de 16 000 en 2012 à 17 500 en 2018 (+ 1500).

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Chiffres entre parenthèses : niveau(x) de formation requis dans la nomenclature de
I à V.

Focus : évolutions du contenu des métiers
La montée en puissance de la fonction chef de projet (conséquence du développement des prestations au forfait), y compris à l’échelon international (clients et sous-traitants).

La stagnation du développement pur, sauf développement objet (C++, J2EE…).

L’association des compétences d’ergonome à celles de l’informaticien pur.

De gros besoins en cyber sécurité, discipline encore peu traitée en formation initiale ou continue.

Des compétences recherchées en administration de réseaux ouverts (interne et externe = cloud, mobiles) et en connectivité.

La poursuite de la convergence informatique / télécoms (double compétence appréciée) de même que la double compétence informatique / secteur d’application appréciée pour les systèmes embarqués (a minima au niveau chef de projet).

La maîtrise des outils de business intelligence.

  • Jeux vidéo

Augmentation du nombre d’emplois qui passerait de 5 000 en 2012 à 7 000 en 2018.
Avec augmentation des emplois numériques qui passeraient de 3 500 en 2012 à 5 000 en 2018 (+ 1500).

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Chiffres entre parenthèses : niveau(x) de formation requis dans la nomenclature de
I à V.

Focus : évolutions du contenu des métiers
La forte augmentation des effectifs dans tous les métiers due à l’exploitation de nouvelles consoles aux performances décuplées.

L’adaptation cruciale des concepteurs-développeurs (appelés « programmeurs » dans le monde des jeux vidéo) à ce nouveau hardware dès sa sortie pour développer des jeux, mais aussi de nouveaux outils de production destinés aux autres fonctions : graphistes, game designers...

La transition de certains métiers du game design classique vers le monetisation management : spécialisation dans la création de mécaniques de jeu adaptées aux nouveaux business-models (freemium, micro-achats intégrés). Approche plus économique du jeu avec des compétences en analyse statistique.

Le développement important de l’approche sociale du jeu vidéo et du community management pour promouvoir les fonctionnalités typées « réseau social » des futures consoles.

  • E-commerce

Augmentation du nombre d’emplois qui passerait de 60 000 en 2012 à 72 000 en 2018.
Avec augmentation des emplois numériques qui passeraient de 23 000 en 2012 à 28 000 en 2018 (+ 5000).

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Chiffres entre parenthèses : niveau(x) de formation requis dans la nomenclature de
I à V.
SEO : Search Engine Optimization - SEM : Search Engine Marketing

Focus : évolutions du contenu des métiers
L’intégration de la vidéo et de la 3D dans les métiers du webdesign.
La forte progression et la spécialisation des métiers du référencement, à la fois SEM (Search Engine Marketing) et SEO (Search Engine Optimization) alliant connaissances en marketing, en statistiques, en programmation et maîtrise des outils dédiés au référencement.
L’émergence des métiers du Big data, nécessitant une expertise en analyse statistique, modélisation mathématique et programmation.

  • Robotique

Augmentation du nombre d’emplois qui passerait de 7 300 en 2012 à 7 800 en 2018.
Avec augmentation des emplois numériques qui passeraient de 2 000 en 2012 à 2 200 en 2018 (+ 200).

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Chiffres entre parenthèses : niveau(x) de formation requis dans la nomenclature de
I à V.

Focus : évolutions du contenu des métiers
Face à la capacité croissante des robots à travailler en autonomie, la disparition progressive des concepteurs de trajectoire des robots industriels (appelés « programmeurs » dans le monde de la robotique et responsables par exemple de la définition par avance des points de soudure, des mouvements de peinture…).

L’usage de robots industriels dans un panel d’activité de plus en plus large, d’où un besoin croissant d’intégrateurs spécialisés, chargés d’adapter un robot au secteur d’activité qui l’emploie.

Avec l’émergence de la robotique de service, le besoin croissant de concepteurs-développeurs de logiciels spécialisés dans les interactions entre humains et machines (appelés « programmeurs » dans le monde de la robotique).

  • Domotique

Augmentation du nombre d’emplois qui passerait de 15 000 en 2012 à 17 000 en 2018.
Avec augmentation des emplois numériques qui passeraient de 1 000 en 2012 à 1 200 en 2018 (+ 200).

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Chiffres entre parenthèses : niveau(x) de formation requis dans la nomenclature de
I à V.

Focus : évolutions du contenu des métiers
Le développement croissant d’applications sur iOS et Android (systèmes d’exploitation pour smartphones) par les concepteurs-développeurs de logiciel (appelés « programmeurs » dans le monde de la domotique).

Les efforts importants des concepteurs de systèmes vers une standardisation des protocoles de communication pour favoriser l’interconnexion des appareils domotiques.

  • Web

Augmentation du nombre d’emplois qui passerait de 75 000 en 2012 à 89 000 en 2018.
Avec augmentation des emplois numériques qui passeraient de 55 000 en 2012 à 65 000 en 2018 (+ 10 000).

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Chiffres entre parenthèses : niveau(x) de formation requis dans la nomenclature de I à V.

Focus : évolutions du contenu des métiers
L’évolution rapide des technologies du web entraîne la présence de nombreux profils d’autodidactes.
La pénurie concernant les postes experts (Drupal, technos Java, PHP, .Net, Mobile) et spécialistes (SEO/SEM, Data Analyst, Social CRM).
La pénurie sur certains postes de développeurs web - il manquerait 50 000 postes selon la source Altaide.
La recherche de profils pluridisciplinaires car la maîtrise des aspects techniques touche désormais d’autres fonctions que les fonctions informatiques à l’exemple d’un responsable marketing web qui doit être capable de connaître les technologies utilisées par les développeurs.

Des métiers à forts potentiels

  • Parmi les fonctions informatiques : développeurs web, architectes web, spécialistes des données (exigera un large spectre de compétences du nettoyeur de bases de données jusqu’au statisticien), ingénieurs sécurité web, directeur et chef de projet technique.
  • Parmi les fonctions marketing : KPI management, pilotage de contenu, web analytics, architecte de médias sociaux, community management, traffic manager.
  • Satellites, géolocalisation

Stagnation du nombre d’emplois (400) entre 2012 et 2018.
Avec stagnation des emplois numériques (100).

Métiers en émergence / développement
Une phase d’évolution technologique des satellites a été engagée en 2011 renforçant les métiers de l’infrastructure informatique :

  • gestionnaire de réseau internes/externes (II) ;
  • gestionnaire de base de données (II) ;
  • architecte de système d’information (I ou II).

Focus : évolutions du contenu des métiers
Les métiers de plus en plus clés dans l’infrastructure informatique et qui évolueront en fonction des évolutions techniques sur l’infrastructure hébergée sont :

  • architecte technique informatique ;
  • architecte de système d’information ;
  • gestionnaire de réseau internes/externes ;
  • gestionnaire de base de données ;
  • technicien de maintenance et d’évolution de data center.
  • Banques et assurances

Diminution du nombre d’emplois qui passerait de 519 000 en 2012 à 514 000 en 2018.
Mais augmentation des emplois numériques qui passeraient de 37 000 en 2012 à 41 000 en 2018 (+ 4000).

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Chiffres entre parenthèses : niveau(x) de formation requis dans la nomenclature de
I à V.

Focus : évolutions du contenu des métiers
Web designer : pas d’évolution dans les contenus du métier mais une adaptation à la spécificité des produits banque et assurances de façon à développer un nouvel esprit visuel.

Chef de projet web  : les compétences en pilotage de projet vont primer dans les années à venir sur la part technique web, de par la multiplication des projets et canaux de distribution (convergence des canaux).

Community manager  : fonction encore peu représentée mais en émergence en 2013. Le territoire des médias sociaux est encore nouveau pour les sociétés de banque et assurances.

Développeur applications mobiles  : fonction naissante dans le secteur. Plusieurs projets en cours de développement, notamment dans le secteur bancaire.

3 - Recrutements prévus dans les mois à venir

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L’étude Besoins de main-d’œuvre de Pôle emploi collecte les projets de recrutement pour le secteur « informatique ». Vous trouverez ci-après les prévisions de recrutement à court terme pour des métiers du secteur sur l’ensemble du territoire.

MétierNombre de projets de recrutementPart de projets difficilesPart de saisonniers
Ingénieurs et cadres d’administration, maintenance en informatique 2 483 58.9 % 2.1 %
Ingénieurs et cadres d’études, R et D en informatique, chefs de projets informatiques 24 636
 64.5 %
 1.0 %
Graphistes, web designers, dessinateurs, stylistes, décorateurs et créateurs de supports de communication visuelle "4 890
" "32.6 %
" 23.6 %
MétierNombre de projets de recrutementPart de projets difficilesPart de saisonniers
Employés et opérateurs en informatique 3 484 48.6 % 3.5 %
Techniciens d’études et de développement en informatique (dont webmasters, programmeurs) 5 973 48.5 % 2.8 %
Techniciens de production et d’exploitation (installation, maintenance, support…) de systèmes d’information 7 254 35.5 % 3.6 %

Source : http://bmo.pole-emploi.org

 Synthèse réalisée par Centre Inffo, mai 2014.


Source

FAFIEC - Réalisation d’une prestation d’étude dans le cadre du projet : « Contrat d’études prospectives du secteur professionnel du numérique »
Présentation des résultats de la phase 2 - Version finale - 9/7/2013

Aller plus loin

Le Fafiec, l’organisme paritaire collecteur agréé (Opca) des entreprises de la branche de l’informatique, de l’ingénierie, du conseil, des études, des foires, salons, congrès, et des traductions : http://www.fafiec.fr

Le Syntec Numérique, syndicat professionnel de l’écosystème numérique français : http://www.syntec-numerique.fr


Autres focus sur les secteurs qui recrutent

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